L'occupation d’un logement ne dispense pas l'employeur de compenser les heures supplémentaires
Dans une affaire, un agent de maîtrise, gardien du gymnase municipal, bénéficie à ce titre d'un logement par nécessité absolue de service. Le maire lui refuse en janvier 2010 le paiement de 30 heures supplémentaires par mois depuis mai 2004, lui opposant la convention d'occupation de son logement qui institue une contrainte de service de 30 heures par mois en compensation de cet avantage.
En cassation, le Conseil d'État observe au contraire que l'agent de maîtrise accomplit habituellement depuis 2004, à la demande de son employeur, des heures de travail effectif le soir et le week-end en plus de son cycle de travail de 35 heures hebdomadaires. À l'occasion de compétitions sportives, il réalise en effet des tâches d'ouverture, de surveillance et de nettoyage du gymnase qui sont habituellement les siennes dans son temps normal de travail. Le tribunal administratif ne peut donc pas considérer que l'agent établit seulement l'existence d'heures de présence sans intervention effective pendant les heures d'astreinte, et il ne peut pas écarter l’existence d'heures supplémentaires.
A retenir : cette décision rappelle utilement que la compensation de l'attribution d’un logement par un travail n'exclut en rien la qualification des tâches ainsi réalisées comme des heures supplémentaire, lesquelles font l'objet par principe d’une compensation horaire et à défaut d'une indemnisation (au choix de l'employeur).
CE n° 362618 M. A du 15 mai 2013.
Pierre-Yves Blanchard le 07 avril 2015 - n°1439 de La Lettre de l'Employeur Territorial
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